Vocabulaire
EHPAD : Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. Il s’agit de personnes âgées en fin de vie et non autonomes, assistées, médicalisées.
UPAD : Unité pour Personnes Agées Désorientées, notamment pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Programme du concours
Il s’agissait de réaliser deux unités de vie,
- une UPAD en Rez- de- Chaussée (33 chambres individuelles)
- un EHPAD à l’étage (21 chambres individuelles),
- espaces d’accompagnement : salles à manger, salons, salles d’activités, cuisine thérapeutique, locaux de soins, infirmerie, espaces de consultation...
- liaison à l’existant par passerelle
Réponse architecturale
« Le résident au coeur du projet »
Le maître d’ouvrage souhaitait mettre le résident au coeur de son dispositif : tout dans le programme y conduisait. Une des premières notions que nous avons développée a été de créer un cadre de vie à valeur ajoutée autour de la chambre. Le bâtiment, au-delà de sa grande fonctionnalité devient ainsi un lieu d’intérêt, de détente et d’orientation pour le résident. Le résident n’est pas « astreint » à sa chambre mais est invité à utiliser les espaces de circulation comme lieux de promenade.
Pour cela les chambres sont réparties autour de deux grands patios intérieurs. Les résidents au sortir de leur chambre bénéficient d’espaces de circulation vitrés, donnant sur des patios paysagés. Cela change profondément de l’organisation classique « Couloir-éclairé-artificiellement-distribuant-les-chambres-de-part-et-d’autre ». Ici le résident est non seulement invité à se promener mais les personnes atteintes d’Alzheimer peuvent circuler librement autour des patios, l’espace est mis au service de la maladie, il devient un élément thérapeutique à part entière. Un parcours progressif est établi de l’intime (la chambre), vers l’extérieur (le patio, la terrasse, voire le jardin thérapeutique qui prolonge le projet).
A l’étage, profitant d’une surface construite moindre, un jardin suspendu a été aménagé afin de permettre une déambulation en plein air avec vue sur la ville et l’environnement.
L’un des concepts fort du projet a été d’introduire des espaces « de liberté » sécurisés. En effet dans la plupart des établissements la vie du résident est cantonnée à des espaces intérieurs. Ici patios et terrasses offrent des extensions extérieures aux lieux de vie : salons et salles à manger se prolongent sur des terrasses bois à l’ombre des brise-soleil généreux...
« Une architecture de circonstance »
A l’origine du Centre Hospitalier, le bâtiment Aligre en 1872 caractérisé par sa chapelle. Depuis les constructions se sont peu à peu développées sous des volumétries aux styles différents et sans qu’un plan fédérateur régule ces extensions successives.
Ne souhaitant pas ajouter un nième style au site déjà chargé, nous avons opté pour une architecture calme et reposante : deux grands volumes prennent place en douceur dans le site, prolongés par deux avancées de toiture en porte à faux.
L’espace central de l’hôpital reste d’ailleurs ouvert : en plaçant la partie sans étage (un seul niveau RDC) au Nord du projet, le coeur de l’établissement reste visuellement dégagé depuis la rue JM Thévenin.
Le bois a été privilégié pour l’ensemble des menuiseries extérieures, y compris pour les volets coulissants persiennés, et les brise-soleil. Les architectes souhaitaient approcher une sensibilité qui puisse rompre avec l’univers habituellement aseptisé de l’hôpital. En déambulant à l’intérieur on retrouve d’ailleurs une certaine ambiance japonaise...simple coïncidence ? (les architectes se sont associés sur cette opération après un voyage au Japon).