Eric Arsenault Architecture

Article J.du Centre

Réponse au Journal du Centre 2007

Lettre

EURL ERIC ARSENAULT
architecte d.p.l.g.
21, rue de la Rotonde
58000 NEVERS

Mme Ariane Griessel
Le Journal du Centre
Rue du Chemin de Fer
58000 NEVERS

Objet :
Réponse àpublier
Sur article « Baisser l’éclairage, idée lumineuse  » p2 de l’édition
du Lundi 3 Septembre 2007

Nevers, mardi 11 Septembre 2007

Madame,
Suite àvotre article cité en objet, j’aurais souhaité pouvoir apporter le complément d’information suivant que je souhaiterais voir publié.
D’avance vous remerciant, veuillez, Madame, recevoir l’expression de mes salutations les meilleures

Eric Arsenault

Réponse et complément d’information sur l’article « Baisser l’éclairage, idée lumineuse  » p2 de l’édition du Lundi 3 Septembre 2007

Dans votre édition du 3 Septembre dernier, vous publiez un article dénonçant de façon unilatérale la pollution visuelle due aux lumières nocturnes, en affichant une superbe photo en « exemple d’éclairage inutile  » la passerelle de Challuy et en citant « Les particuliers, obligés de financer les fantaisies de certains architectes…  »

En tant qu’architecte de cette passerelle, je me proposais donc de compléter votre information de façon àdonner un regard plus complet sur votre article :

Au niveau de la consommation de l’énergie, l’ensemble a été étudié avec une volonté d’économie et nous avons utilisé des lampes fluo (àfaible consommation) à80% qui sont intégrées dans les garde-corps. A titre comparatif, l’ensemble du dispositif d’éclairage de cette passerelle consomme l’équivalent de 3 radiateurs électrique, ce qui, rapporté aux 60 000 personnes de l’agglomération me semble être une dépense acceptable ?

Au niveau de la sécurité, cet éclairage permet aux internes de regagner les internats respectifs du lycée agricole au lycée horticole après le repas du soir, sachant que dès la mi septembre la nuit tombe àpartir de 20h30…

Làencore ce sont des économies qui avaient incité àn’utiliser qu’une seule restauration pour les 2 établissements avec la contrepartie d’une promenade digestive éclairée et sécurisée le soir pour rejoindre les internats, sans avoir àtraverser la route au sol tout en restant dans l’enceinte du lycée..

Sécurité toujours, on peut admettre que les camions nocturnes apprécient d’être avertis en grandeur réelle d’un obstacle dont ils n’auraient pas lu la hauteur sur un panneau indicateur faute d’attention (ou d’éclairage !).

Quant àla responsabilité de l’architecte, il faut savoir qu’elle est partagée depuis toujours avec le maître d’ouvrage (le payeur) qui grâce aux différentes phases de l’élaboration d’un projet (esquisse, avant-projet, permis de construire, projet) intervient pour valider chacune des étapes de sa mise en place. En aucun cas un architecte ne peut réaliser un projet sans le consentement de celui qui paye l’ouvrage, c’est-à-dire des élus politiques dans le cas des ouvrages publics.

Enfin, si l’on parle de fantaisie, une société sans fantaisie est vouée peu ou prou àdisparaître rapidement. Au titre de la fantaisie, c’est toute la culture qui peut être taxée de coà»teuse et de superflue. La culture, dont fait partie l’architecture, est multiple et s’exprime sous différentes formes : restons prudent quant àen isoler certaines parties et remercions ceux qui peuvent encore apporter de la fantaisie dans notre quotidien.

Lors de la mise en place de la passerelle de Challuy tout comme lors de la mise en place de l’éclairage du pont SNCF que vous mentionnez dans votre article, plusieurs personnes m’avait fait part de leur joie àvoir ces ouvrages ainsi éclairés. Faut-il réprimer ces plaisirs ? Nevers n’est pas une ville aux bâtiments publics suréclairés, loin de là, et voyons la qualité que prend l’espace public dans des villes correctement éclairées, témoin de la fierté que portent leurs habitants àleurs bâtiments.

Nevers, le 11 Septembre 2007
Eric Arsenault, architecte